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Si le commerce de proximité est globalement en crise depuis quelques décennies, les épiceries de nuit ont toujours le même succès en milieu urbain. Avec leurs horaires décalés, elles répondent en effet aux besoins des travailleurs, dépannent les foyers du quartier et permettent aux fêtards de se restaurer à une heure tardive. Bien que le concept soit généralement prometteur, il est nécessaire de bien préparer son projet pour assurer sa réussite.
Le point sur l’étude de marché, les démarches à réaliser, la réglementation et les points particuliers de vigilance, notamment liés à la vente d’alcool à emporter.
Vous vous dites que les épiceries de nuit fonctionnent toujours bien si elles sont situées en milieu citadin ? Même si ce type de commerce de proximité est relativement épargné par la crise parce qu’il répond à des besoins vis-à-vis desquels il rencontre peu de concurrence, la prudence est de mise.
Une étude de marché est essentielle pour évaluer précisément la demande dans le secteur cible, cerner les besoins de la future clientèle et se positionner par rapport à la concurrence.
Dans certains quartiers, le nombre d’épiceries de nuit déjà en place n’est pas favorable à l’installation d’un nouveau commerce du même type, ce d’autant plus qu’on observe un comportement de fidélité de la part de la clientèle des épiceries de nuit.
Dans d’autres secteurs, calmes, résidentiels et familiaux, l’ouverture de nuit ne sera peut-être pas pertinente : une ouverture légèrement tardive, jusqu’à 20 heures tout au plus, pourrait répondre aux besoins des habitants.
Si vous décidez d’ouvrir votre épicerie de nuit dans un secteur, où une concurrence est déjà installée, l’étude de marché vous permettra de définir un point de différenciation : l’étude des forces et faiblesses de la concurrence vis-à-vis des attentes de la clientèle cible vous aidera à dégager des concepts pour vous démarquer.
Avec l’étude de marché réalisée en amont, le business plan établit votre prévisionnel financier et évalue le seuil de rentabilité de votre commerce. Il s’agit de vérifier la viabilité du projet, mais aussi de le chiffrer. Le fait de lister l’intégralité des dépenses nécessaires à l’ouverture (local, mobilier, assurances, stock, caisse enregistreuse tactile et logiciel certifié) vous permet d’évaluer vos besoins de financement.
Les démarches à réaliser pour l’ouverture de votre épicerie de nuit dépendront du statut juridique choisi pour votre entreprise. Si le statut de micro-entreprise n’est pas adapté à ce type d’activité (imposition basée sur le CA et non sur les bénéfices, charges non déductibles et CA annuel plafonné), il est en revanche possible de choisir l’EI (entreprise individuelle) ou l’EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée) pour leur flexibilité.
Ces statuts ne permettent pas, en revanche, d’employer un salarié. Les statuts EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) et SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) permettent de recruter, mais impliquent des formalités plus lourdes et plus coûteuses, de même que les statuts SARL (société à responsabilité limité) et SAS (société par actions simplifiée) qui permettent d’ouvrir votre épicerie avec plusieurs associés.
L’ouverture d’une épicerie de nuit demande un investissement important. Pour entamer des démarches auprès d’établissements financiers, il est essentiel d’avoir réalisé une étude de marché sérieuse et monté un business plan convaincant.
En plus de lister les dépenses nécessaires à l’ouverture de votre épicerie nocturne, il faut faire le point sur les ressources dont vous pouvez disposer, issues de vos fonds propres, du soutien de vos proches, ou d’une éventuelle campagne de financement participatif.
Si aucun diplôme ni certificat ne sont requis pour ouvrir une épicerie de nuit, la réglementation à laquelle est soumis votre commerce est néanmoins à connaître. Vous devrez notamment suivre une formation obligatoire de trois jours si vous envisagez de vendre des boissons alcoolisées après 22h.
Votre local devra par ailleurs respecter les normes des ERP (établissements recevant du public), en matière d’accessibilité des PMR et de sécurité incendie. Des normes sanitaires encadrent également la vente de denrées alimentaires : elles ont pour objet le respect de la chaîne du froid, les modalités de manipulation des aliments, ou encore l’entretien des équipements et des locaux. Enfin, l’obligation d’affichage des prix (en euros et TTC) est un point à respecter dans tout commerce.
Dans les centres urbains animés, la vente de boissons alcoolisées à emporter est une part importante de l’activité des épiceries de nuit. Si vous envisagez de vendre de l’alcool entre 22h et 8 h, vous devrez obtenir le PVBAN (permis d’exploitation de vente d’alcool à emporter de nuit), obligatoire pour la vente de bières, vins et liqueurs de nuit. À noter que ce permis n’est pas obligatoire si votre activité de vente a lieu entre 8h et 22h.
Parmi les obligations à respecter dans le cadre de la vente d’alcool figurent également l’interdiction de vente aux mineurs et l’interdiction de vente de boissons frelatées. D’autre part, le permis d’exploitation PVBAN n’autorise pas une épicerie de nuit à vendre de l’alcool lorsque la mairie ou la préfecture restreint ou interdit par arrêté la vente nocturne de boissons alcoolisées.
Dans tous les cas, vous êtes tenus d’afficher dans votre établissement les heures de non-autorisation de vente d’alcool ainsi que le rappel d’interdiction de vente aux mineurs.
