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Oscar Isaac

Refus de la banque en votre défaveur


C’est l’épreuve tant redoutée pour tout entrepreneur ayant recours à l’emprunt bancaire. Et pourtant c’est le passage obligé si vous ne faites pas appel au crowdfunding, à un business angel, ou directement à votre compte bancaire ! Je parle évidemment d’une personne que vous connaissez bien : votre banquier.

Vous et votre projet sous le bras êtes prêts pour vous présenter à sa porte. Et en tant qu’entrepreneur, vous vous sentez confiant. Vous êtes enfin paré à ouvrir le commerce dont vous rêviez, votre comptable vous a aidé à monter votre business plan, et imaginer vos futures soirées à travailler (voire nuits pour certains), ne vous fait pas peur. Super cool. But not enough. Il faudra plus que ça pour le convaincre de vous prêter des sous.


La fourmi n’est pas prêteuse

Vous ne le savez peut-être pas mais une banque saura dès les 30 premières secondes si vous êtes viable et surtout si votre dossier pourra passer la seconde étape du process (qui sera d’être étudié scrupuleusement en Back Office).

Autrement dit, vous pouvez être professionnel, motivé, et avoir fait de bons calculs, la balle ne sera jamais dans votre camp (à moins d’avoir quelques millions sur votre compte bancaire). Oui, c’est triste, mais pas la fin du monde. On va vous donner quelques tips et vous parler des révélations de notre banquier anonyme pour comprendre l’envers du décor. Et croyez-moi, ce n’est pas très beau à voir !

Eh oui, la France a changé. Que dis-je, le monde a changé. La crise a laissé ses marques et le banquier des années 2010 ne sort son parapluie que lorsqu’il fait beau. Il est devenu un prêteur sur gages, généreux avec ceux dont il est certain de récupérer, au centime près, la somme engagée.

Allez, plaignons-le un peu jusqu’à dire qu’aujourd’hui il ne gagne plus d’argent. Entre les taux de livrets qui baissent, les agios qui diminuent, la concurrence… Il a parfois du mal à joindre les deux bouts ! Du coup, la fourmi n’est pas prêteuse et la cigale se trouva fort dépourvue.


Il est bon d’être charitable

Mais envers qui ? C’est là le point.
Eh oui, c’est bien le souci du banquier, dont le seul leitmotiv est MONEY.

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Il se posera plusieurs questions à votre sujet, et d’autant plus si vous n’êtes pas client dans son établissement. Sa première question sera donc “pourquoi vient-il me voir, moi ?”.

A moins de venir sur recommandation ou de faire jouer la concurrence en négociant les taux, vous avez tout intérêt à vous adresser à la banque qui s’occupe de vos comptes personnels. Et cela, sans compter le fait qu’un nouveau client est synonyme pour le banquier de perte de temps ! Mais bien évidemment ça, il ne vous le dira jamais.


La raison du plus fort est toujours la meilleure

Il ne vous dira jamais non plus que certains secteurs d’activité comme le BTP ou la restauration sont black-listés. Entre le travail au noir pour un secteur et le nombre de dépôts de bilan pour l’autre, les banques ne souhaitent plus engager ni leur responsabilité financière, ni leur crédibilité. Ainsi, si ces secteurs vous intéressent, vous devez sans doute savoir qu’à moins d’avoir une très longue expérience dans le domaine, un bon emplacement, un apport d’au moins 30% et un business plan bien rodé, vous aurez quelques difficultés à convaincre votre interlocuteur !

Nuançons tout de même ce propos par la remarque de notre banquier anonyme qui nous dit que pour préserver la relation patrimoniale avec un client fortuné, il acceptera toujours sa demande de prêt, aussi bancal soit son projet. Et cela, tout simplement parce que le client fortuné rendra toujours la monnaie de sa pièce. Comme quoi, la raison du plus fort est toujours la meilleure.


Rien ne sert de courir il faut partir à point

On a quand même voulu connaître les conseils que notre banquier donnerait à un entrepreneur avant qu’il ne présente son projet professionnel aux établissements bancaires. Prenez note !

Se faire accompagner
Vous avez certainement fait appel à un comptable pour la construction de votre business plan. Mieux vaut donc l’inviter à l’entrevue pour donner une plus forte crédibilité à votre projet.

Être clair dans la présentation de son projet
C’est le moment de faire preuve de professionnalisme et d’avoir les idées claires. Présentez de manière structurée votre concept, et tâchez d’être incollable sur toutes les questions qu’il pourrait vous poser.

Avoir un fil conducteur
Et pas seulement dans sa présentation mais surtout dans son projet. La stratégie que vous aurez choisie pour ce dernier sera votre fil conducteur. Vous lancez-vous pour vous développer, laisser un patrimoine à votre descendance, ou encore faire de gros bénéfices rapidement ? Qu’importe votre stratégie, pourvu que vous en ayez une !

Avoir de l’expérience dans le secteur
Se lancer dans la restauration sans aucune expérience est quasiment mission impossible auprès des banques. Du coup, puisque l’on sait que la plupart des informations ne sont pas vérifiées, vous pouvez alors très bien les embellir. Ainsi votre job saisonnier en tant que serveur peut soudainement passer à une expérience en tant que chef de rang pendant 5 ans. Parole de banquier !

Avoir un apport
Là encore, n’ayez pas une vision utopique de la chose. Si vous n’avez pas d’apport, vous aurez peu, voire pas de chance d’obtenir une quelconque aide. Aujourd’hui, les banques demandent a minima 30% d’apport du montant total de votre projet.


A l’oeuvre, on connaît l’ouvrier

Et quand bien même il refuserait, ne voyez pas cette épreuve comme un échec. Tentez plutôt de remettre en question votre projet, ou de le peaufiner un peu plus. Pas la peine de rejeter (entièrement) la faute sur votre banquier. Car finalement, à part son bureau un peu triste, est-il si différent de vous ?

Rédactrice chez Tactill