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Prévue dans le cadre du projet de loi anti-gaspillage, la disparition du ticket de caisse en papier génère quelques inquiétudes chez les commerçants et leurs clients, mais aussi de nouvelles opportunités.
Un amendement adopté le 20 novembre 2019 vise à réduire l’impact écologique du ticket de caisse, ce petit morceau de papier qui trône en bonne place dans le portefeuille des Français. Un bouleversement visant à protéger la nature, et qui s’inscrit dans le cadre de la loi relative à « la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire ».
Car le ticket de caisse, malgré sa petite taille, pollue à grande échelle : il est imprimé sur du papier thermique, dont la fabrication nécessite de larges ressources en arbres, en eau mais aussi en pétrole. De plus, ce papier est généralement non recyclé… Et non recyclable.
S’il existe désormais des tickets imprimés sur papier recyclé (et à jeter dans la poubelle de tri), difficile pour le consommateur de faire la distinction et d’adopter le bon geste. Un impact lourd sur la planète, pour des documents à la durée de vie très courte et souvent jetés par les commerçants eux-mêmes.
Autre point noir : le papier thermique contient généralement du bisphénol A, S ou F (ou BPA, BPS ou BPF), une substance largement utilisée par l’industrie plastique. Elle empêche le recyclage des tickets, et elle est suspectée d’être un perturbateur endocrinien. Elle pénètre au contact de la peau, les vendeurs y sont donc particulièrement exposés.
L’amendement voté par l’Assemblée Nationale précise même : « Des médecins ont estimé que par précaution, les caissières susceptibles d’être enceintes ne devraient pas manipuler de tickets de caisse composés de ces autres classes de bisphénol (Bulletin AF, étude FAVC, PARIS, 13 juillet 2011). »
L’amendement prévoit un calendrier en trois temps. Dès septembre 2020, le ticket de caisse ne sera plus délivré pour tout achat inférieur à un montant de 10€.
Et à compter de janvier 2021, ce sont tous les achats inférieurs à 20€ qui ne feront plus l’objet d’une impression papier. Le seuil de 30€ devrait être atteint en 2022.
À l’heure actuelle, l’impression du ticket après paiement est déjà facultative. Rien n’oblige les commerçants à fournir un reçu papier, sauf pour les « prestations de services d’un montant supérieur à 25 euros TTC », comme le précise le texte officiel.
Le ticket de caisse numérique (ou ticket dématérialisé) a déjà été adopté par de grandes enseignes comme Norauto ou Décathlon. En pratique, le client renseigne ses coordonnées, puis le ticket lui est envoyé par sms ou mail. Un procédé qui cumule plusieurs bénéfices.
Le personnel n’est plus exposé aux substances potentiellement nocives du papier thermique, et le document est consultable à volonté. Stocké dans la boîte mail, il évite de rejoindre la poubelle aux côtés des autres déchets non recyclables. Si l’impact environnemental des mails (envoi et stockage) n’est pas totalement neutre, il reste bien inférieur à celui du papier imprimé.
C’est également un moyen facile pour le consommateur d’éviter de le perdre, et ainsi faire un retour longtemps après l’achat (jusqu’à 365 jours chez Décathlon par exemple).
Autre argument en faveur du ticket numérique : les commerçants qui mettent en place la dématérialisation du ticket s’inscrivent dans une démarche de développement durable, souvent plébiscitée par les clients.
Le ticket ne sera plus délivré systématiquement, mais à la demande expresse du client.
Il sera donc nécessaire de conserver une imprimante papier, afin de pouvoir délivrer une preuve d’achat :
Pour une dépense d’un montant supérieur à 30€,
En cas de demande par le client, quel que soit le montant dépensé.
De son côté, la mise en place du ticket numérique ne constitue pas une obligation légale, et reste à la discrétion des gestionnaires de magasins. De nombreuses caisses enregistreuses connectées permettent désormais de simplifier le processus d’enregistrement et d’envoi.
Le point négatif : certains publics risquent d’être réticents à ce nouveau procédé, car inquiets de communiquer leurs données personnelles, peu habitués au numérique ou encore émotionnellement attachés au ticket papier.